Oui oui, vous avez bien lu, j'ai dû me sevrer du Yoga car j’en étais devenue accro au yoga et il n’y a pas si longtemps de cela que j’ai réussi à m’en sevrer.
Que signifie « être accro », et bien comme toute addiction (certes celle-ci étant douce et gentille), c'est en être dépendante et lorsque l’on n’a pas sa dose, des effets négatifs se font ressentir en soi et autour de soi.
Concrètement pour moi, j’avais un planning très huilé, tous les jours je m’imposais une pratique: Ashtanga, Vinyasa, Bikram, Power, Yin… et quelque soit ma condition physique, mon niveau d’énergie, mon planning de la journée etc… je trouvais toujours une solution pour honorer mes attentes, quitte à me lever parfois à 4h du matin, quitte à ne pas aller à une soirée, quitte à ne pas aller voir une amie, quitte à me disputer avec Hoang car il attendait de moi que je fasse quelque chose dont il avait besoin pour nos entreprises…
En fait, comment nous faisons les choses est tout aussi importante que les actions en elles-même.
Je n’ai jamais eu de soucis d’auto-discipline comme vous pouvez le voir ! Bien au contraire !
J’aurais pu continuer comme ça longtemps mais je vous avoue que c’était un rythme intense qui a fini par m’épuiser et créer de moins en moins les effets positifs recherchés.
Pour vous situer, j’angoissais les jours où pour "X" raison je ne pouvais pas respecter mon planning. J’ai été très consciente dès le début de la façon dont ce rythme et cet état d’esprit de pratique avaient en moi. Mais je me disais que je n’avais pas le choix, en tant que professeure et formatrice de yoga, il fallait absolument cette rigueur… pourquoi au final ? Tout simplement par peur !
Peur de ne plus être à la hauteur, peur de ne plus être à l’aise dans mon corps, peur d’être moins bien avec moi-même … que de la peur !
Et lorsqu’il y a de la peur, c’est un voyant rouge qui s’allume, une alerte qui vient nous délivrer un message ! Faut-il encore comprendre ce message !
J’étais attachée, dépendante de ma pratique physique et non à ma méditation par exemple !
Et ce n’est jamais bon de l’être quelque soit l’objet de dépendance car on souffre de perdre cet attachement.
Il a donc fallu que je me sèvre. Moi qui pratiquais 3 séances de Bikram par semaine et qui ne voyais pas comment je pourrai « vivre » sans ces séances et bien il a fallu que j’arrête tout du jour au lendemain lors de mon parcours en PMA (Procréation Médicalement Assistée). La pratique du Yoga Bikram est merveilleuse sur plein d’aspect, et elle est aussi extrêmement intense pour le corps. C’est donc pour cela qu’il a fallu du jour au lendemain que j’arrête. La première semaine a été difficile mentalement, car je ne vais pas vous le cacher, moi qui adore manger, la pratique du Yoga Bikram faisait partie intégrante de ma routine bien-être aussi pour l’effet sur les kilos ! Il est vrai que le Yoga Bikram aide à conserver la ligne ! Donc en arrêtant totalement, je craignais prendre du poids. Encore une peur ! Je vous l’avais dit, une histoire de peur !
Et puis enceinte, ce fut au tour de l’Ashtanga, du Vinyasa et Power Yoga que j’ai arrêté car j’étais alitée la majeure partie de la journée lors de mon premier trimestre. C’est comme ci j’avais tout perdu ! Tout ce dont j’avais peur de perdre, et bien je le perdais !
J’ai repris certes une activité physique au second semestre mais avec une pratique adaptée à mon énergie, à mon ventre, à tous les autres changements physiologiques de mon corps.
Et depuis ma PMA, je ne suis plus dépendante du Yoga. Mon bien-être, mon bonheur ne dépendent plus que de lui. En perdant, en arrêtant la pratique de façon « forcée » mais pour une cause qui était bien plus importante pour moi (celle d'avoir un enfant), je me suis libérée de la relation de dépendance que j’avais avec le yoga.
Désormais, mon yoga s’adapte à ma vie et ce n’est plus ma vie qui s’adapte à mon yoga et je ne me suis jamais aussi sentie en paix avec moi-même, heureuse d'être moi, d'être avec moi !
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